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30/09/2012

les ondes orientales

 

22/09/2012

un départ

Mon fils aîné part tout à l'heure à l'autre bout de la planète, à l'aventure, pour un an. Il part avec sa douce voir le monde et découvrir comment vivre autrement et l'un avec l'autre sans la contrainte d'un quotidien pesant. Ils en parlent depuis si longtemps. Hier, c'était son anniversaire, mon corps a réagi, j'étais anéantie: bouffées de chaleurs, vertiges, malaises, je n'étais que l'ombre de moi-même. Ce matin, c'est une grande tristesse qui m'envahit. Pourtant je suis heureuse pour lui, pour elle, pour eux et je trouve merveilleux de pouvoir faire cette expérience et de goûter ainsi à l'existence. La Polynésie, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, c'est si beau, c'est si loin aussi... J'ai beau me raisonner, me dire qu'on ne fait pas les enfants pour soi, que c'est un homme maintenant, qu'il faut couper un jour ou l'autre le cordon, toutes ces choses qui se disent et que tous veulent penser, mon enfant reste mon enfant. S'il lui arrive une tuile, je ne pourrais être là, s'il est triste, je ne pourrais pas le consoler, s'il souffre, je ne pourrrais pas le soulager et s'il est heureux, je ne pourrais le partager. "T'inquiète, on va skyper!". Oui, je sais qu'on va pouvoir se parler au travers l'océan avec ces petites machines. Je sais que je vais pouvoir vous suivre sur facebook, que vous allez communiquer, qu'on va s'écrire des mails et qu'on va souvent penser les uns aux autres, mais c'est pas que je sois inquiète, non, je suis émue. Je suis une maman qui voit partir son enfant, j'ai la gorge serrée, l'estomac noué, le coeur qui pleure et sourit en même temps. Mon tout petit devenu si grand!

 

20/09/2012

Le Voyage

Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, 
L'univers est égal à son vaste appétit. 
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! 
Aux yeux du souvenir que le monde est petit ! 

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, 
Le coeur gros de rancune et de désirs amers, 
Et nous allons, suivant le rythme de la lame, 
Berçant notre infini sur le fini des mers : 

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; 
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, 
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme, 
La Circé tyrannique aux dangereux parfums. 

Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent 
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ; 
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, 
Effacent lentement la marque des baisers. 

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent 
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons, 
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent, 
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! 

Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues, 
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon, 
De vastes voluptés, changeantes, inconnues, 
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom.

 

- Charles Baudelaire -

 

10/09/2012

Santana & Barbieri

 

18/08/2012

A su!

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- Double portrait au verre de vin - Marc Chagall -

 

Les trente quatre degrés qu'on a aujourd'hui dans le Nord, le ciel bleu azur, la musique cubaine que j'écoute en boucle, tout ce qui me permet de continuer à être un peu ailleurs, l'ivresse de l'amitié et du plaisir de vous retrouver, allez savoir de quoi on est fait! En tout cas, vous m'avez manqué! Hé,hé...

 

 

02/08/2012

Hasta pronto! Besos. Blue

 

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podcast

- Amor con Amor - Raul Paz -

 

  

01/08/2012

topo

Quatre jours de rêverie, de soleil, de vie de famille agrandie. Retour au bercail et aux problèmes inhérents au commerce de proximité. Besoin de changer d'air et peur de quitter le navire. C'est dificile d'être son propre chef et de devoir penser à tout, porter toute seule la resposnsabilité de ce qui se passe et de ce qui va se passer. Je pars Vendredi, une amie m'offre un voyage que je n'aurais pas fait spontanément, c'est une expérience étonnante de partir sans savoir vraiment où, ni comment, une expérience étonnante de devoir faire confiance et de ne pas décider, de ne pas maîtriser, de se laisser faire et de lâcher du même coup tout ce pour quoi on s'est fabriqué. Je me plaignais il y a peu à mon osthéopathe, lui disant aspirer à une vie plus zen, moins stressante, avec plus de temps pour moi. "Que faîtes-vous pour ça?" m'a-t-il demandé. Qu'est-ce que je fais, c'est vrai, pour concrétement lâcher prise, pour trouver le temps d'écrire et de penser? Je vais pouvoir y réfléchir, là-bas, sur des airs de samba et prendre les décisions qui s'imposent. Au fond, ce noeud que j'ai au fond du ventre vient peut-être de ce besoin de changement qui s'impose à moi et que je n'ose appréhender plus encore que l'inconnu vers lequel je vais m'envoler ou mes récurents problèmes financiers? Difficile de s'extirper du piège dans lequel on s'est soi-même enfermé, mais je compte bien y arriver d'une manière ou d'une autre. Je préférerais juste le faire en toute conscience plutôt que ça ne s'impose à moi comme j'ai déjà eu à le vivre. Car alors, à quoi aura servi tout ce chemin que j'ai parcouru déjà s'il ne m'engage pas vers les bonnes décisions pour moi et pour mieux vivre?

 

27/06/2012

émotion

 

Je ne comprends pas un mot de portugais et pourtant je me sens proche de la musique de Pessoa. La poésie est sans frontières, elle est universelle, comme tout langage qui vient du coeur, comme cette main dans ses cheveux et la voix profonde de Maria.

 

23/06/2012

knock out

Il m'arrive parfois de me décourager, après un mauvais rêve, une fâcheuse rencontre ou une piètre journée. Hier j'ai cumulé les trois et ce matin les bras m'en tombent. J'ai le sentiment que rien n'a de saveur, que rien ne peut éclaircir mon paysage intérieur, que tout est sombre et surtout embrouillé. Je me demande à quoi bon, je ne me sens pas fière, je n'ai pas d'entrain et plus en tête de perspectives. C'est douloureux, sournois et c'est lourd à porter et à vivre, ce néant angoissant. J'ai tenté la méthode coué, sans résultat. J'ai médité une bonne heure, cherchant à positiver et à m'alléger de ce poid, sans grand succés. Je n'arrive pas à pleurer pourtant mon coeur est chargé et ma peine intense, j'ai mal d'être ainsi immobilisée et je culpabilise d'être cette masse inerte sans désirs, sans envies, sans avenir et surtout sans énergie. Comment en suis-je arrivée là? Pourquoi n'ai-je pas su me protéger mieux de moi-même? Qu'est-ce qui me met ainsi dans cet état, et surtout à ce point? J'ai bien des pistes et des idées là-dessus mais comment faire pour ne pas me laisser envahir par cette puissante inertie qui s'abat ainsi sur moi comme un couvercle et qui m'oblige à ressasser mes erreurs, mes peurs, mon besoin d'être aimée? J'ai le genou à terre. Comment vais-je pouvoir permettre à ma journée d'être créative et lumière? Comment contourner cet état et retrouver la grâce, l'appétit, l'envie de vivre, d'écrire, de créer et d'être au monde, debout et avenante? Je courbe l'échine, je dois bien avoir en moi un moyen, un coin où l'herbe pousse et le soleil existe. A terre pour l'instant mais sur pied demain, ces moments tragiques ne peuvent perdurer, va me falloir puiser profond pour pêcher l'inventivité qui va me sortir de ce trou obscur et poisseux du mal-être et de l'impuissance à donner...

 

17/06/2012

l'homme d'une vie

 Bonne fête à tous les papas et, plus spécialement, à celui de mes petits gars. Une pensée toute spéciale pour le magnifique papa qu'a été son papa, une autre plus compliquée pour celui qu'a tant de mal à être le mien. On ne choisit pas sa famille, c'est vrai, mais on ne peut pas ignorer d'où l'on vient, un père qu'il ait été bon pour nous ou mauvais, absent voire inexistant marque de son empreinte à jamais notre manière d'être au monde. Qu'on reproduise, qu'on rejette, qu'on se batte contre ou qu'on ne puisse pas s'en passer et qu'on cherche encore après des années à lui plaire et à ce qu'il soit fier de nous, il est un incontournable dans notre existence. Je n'ai pas beaucoup  de bonnes vibrations et de tendres souvenirs avec le mien, je bénis le ciel d'avoir pu  offrir un bien meilleur et bien plus structurant, plus aimant , plus épanouissant père à mes enfants et, après avoir détesté celui qui m'a élévée, m'a nourrie, m'a pervertie et m'a détournée de ce que j'aurais du être, j'aborde sereine une journée comme celle-ci. Bon ou mauvais, il est mon père et un homme important dans ma vie même si je ne peux pas être fière de lui, j'ai appris à me contenter du peu qu'il me donne, à ne plus attendre qu'il change et me comprenne, à ne plus penser qu'un jour il va savoir me prendre normalement dans ses bras et me dire qu'il m'aime sans arrière-pensées malsaines. Un papa est un papa pour la vie, un homme qui compte même disparu et qu'on ne peut oublier ni contourner, il n'est pas à prendre ou à laisser, il est là, en nous, quelque soit l'enfance qu'il nous a donné. Par bonheur, j'ai croisé dans ma vie un père généreux et humain, tentant de remplir au mieux sa mission paternelle. Par bonheur, son fils a fait mieux que lui encore. Proche de ses garçons, il leur fait confiance, les aime, les soutient et leur montre la voie par son indépendance et son charisme, sa volonté d'être ce qu'il a besoin d'être sans se justifier et sans jamais blesser son entourage et ceux qu'il aime. Il est pour eux l'homme de leur vie. Sans doute mesureront-ils plus tard quand ils deviendront père à leur tour à quel point on en a qu'un!

 

 

13/05/2012

exorcisme

Je dors mal, plutôt je m'endors mal ces jours derniers. J'ai comme l'impression d'être masochiste, on dirait que je prends un malin plaisir à me faire du mal par la pensée. Des tas de scénarios catastrophes affleurent à mon esprit et je les alimente inconsciemment, je peaufine, j'en rajoute, je romance. Je perds chaque fois que je me couche un être aimé. Une nuit sur deux je re-perds celui de l'avant-veille, je recommence à souffrir, je recommence à trembler, je me pince au sang pour me réveiller. La mort s'est invitée dans mes pores, je l'affronte en transpirant et me réveille en larmes le coeur chancelant. Cette nuit encore, elle est venue me mettre à l'épreuve, c'est usant. On dirait de ces vieilles peurs d'enfant. My God! Faut absolument dire aux gens qu'on aime qu'on les aime de leur vivant. Faut pas attendre pour prendre dans nos bras et serrer contre notre poitrine notre enfant, notre ami, notre père, notre amant, notre grand-mère, notre blonde, pas attendre pour manifester la tendresse qui nous anime, pour exprimer la gratitude qui nous étreint, pour écrire un petit mot doux, préparer un bon petit plat, passer du temps, aller au cinéma avec ces gens qui comptent, pas attendre pour converser avec eux car quoi de plus merveilleux que ce partage de l'intime? " On nous rabâche qu'on ne peut pas vivre sans amour, mais sans oxygène, c'est encore pire!", quand Peter m'a rapporté ce propos du Docteur House hier soir, j'ai souri, dans la foulée il a ajouté: " Oui, oui, je sais maman, pour toi l'oxygène et l'amour, même combat!". M'enlevant ainsi les mots de la bouche, il m'a embrassée et m'a prise dans ses bras. What else? Mes jours sont moins pires que mes nuits. Comment puis-je me défaire de ces pensées mortifères? Cette nuit fut une des plus difficiles. A peine me suis-je allongée que mon homme et un de mes fils périssaient. Levée en nage, j'ai bu un verre de lait frais et me suis recouchée dans l'espoir de n'avoir plus à m'écorcher vive, et là, c'est mon meilleur ami qui se faisait la malle, celui qui est plus qu'un ami pour moi, allais-je me recoucher une troisième fois? Allais-je devoir ainsi perdre tous ceux qui me sont chers et devoir vivre dans ma chair cette souffrance terrible? J'ai décidé de rester debout et puis d'écrire pour tenter de sortir de moi ces images morbides et renouer avec ce qui m'importe le plus: VIVRE, vivre passionnément, vivre en harmonie, être à la vie. Respirer et aimer.

 

10/05/2012

en deuil

" Dans le désarroi du chagrin, il est vain de chercher une réponse à ses questions."

- Charlie Chaplin -

 

Le chagrin envahit tout et colore l'existence d'une brume épaisse. Il n'est pas un état, il est un passage obligé pour faire au mieux son deuil, c'est un processus naturel et il est vain de tenter d'aller contre, je crois même qu'il n'est pas bon de ne pas laisser cette tristesse couler dans nos veines blessées. La perte d'un être cher est source d'un chagrin incommensurable. Endeuillée moi aussi, je porte en mon sein la tristesse de mon homme qui vient de perdre son père qu'il aimait tant et celle de mes fils qui adoraient leur grand-père. Pourtant je sens en moi que cette perte et ce chagrin viennent réveiller une blessure plus ancienne dont je croyais, pour le coup, avoir fait le deuil. Celle de ne pas avoir eu de père, ou du moins pas un père comme il aurait dû l'être. Et malgré tout le plein qu'a pu m'offrir ce beau-papa affectueux, je sens en moi un immense vide, une sorte d'abîme dans lequel je tente de ne pas plonger. Grand-papa m'a permis pendant de longues années d'éviter sans doute de m'y confronter par sa présence chaleureuse et structurante et, j'ai pu ainsi panser mes plaies; mais maintenant, les cicatrices à l'air, en plus du chagrin d'avoir perdu l'amour de cet homme bon, j'ai en doublon celui de n'avoir jamais reçu le véritable amour d'un père et j'ai le coeur qui pleure à gros bouillons.

 

05/05/2012

La musique creuse le ciel*

 

Charles Baudelaire

 

26/03/2012

C'est le printemps!

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Aujourd'hui encore, il fait un temps superbe. Le printemps s'annonce prématuré et violent, déjà les bourgeons précoces surgissent sur les quelques bonsaïs du patio, tout invite à la douceur de vivre. Je petit déjeune, tard, avec mon fils aîné. Le changement d'heure, hier nous a tous un peu perturbés. Il soupire, souffle, dit qu'il est fatigué. Je suis à peu de choses près dans le même état, je lui avoue que moi aussi je sens le poids de la vie, malgré tout j'ajoute que pourtant on a une bien belle vie si on s'évertue à penser à celles d'autres humains ailleurs sur la planète et parfois même pas si loin. Un cadre doux et enveloppant, de l'amour, de l'espoir, de quoi se nourrir, se vêtir, s'instruire. S'amuser aussi, réfléchir, inventer. Pourquoi faut-il toujours qu'on ne soit pas satisfait et qu'on aspire à ailleurs, à autrement, à autre chose?

C'est sans doute notre lot, à nous autres êtres humains nantis, de vouloir toujours plus, de vouloir explorer d'autres pistes, de vouloir avoir le don d'ubiquité, de voir son temps décupler et sa vie plus intense encore, plus riche, plus incroyable. Ma mère me disait souvent: " Se contenter de ce que l'on a, c'est être riche."  Parfois j'adhère à cette idée, elle me réconforte et me rassérène, d'autre fois comme aujourd'hui elle me hérisse et me donne envie de tout envoyer ballader. Non, comment pourrais-je me contenter de ce que j'ai? Non que je veuille davantage, mais je veux autrement, je veux sentir mon coeur brûler comme un ciel d'orage, je veux que le sang qui circule tranquillement dans mes veines devienne bouillonant, je veux être bousculée par la passion, grisée par le tournis de mes neurones, je veux être emportée au-delà, que mon corps exulte et que de mon coeur jaillissent des cris de plaisir à n'en plus finir, je veux jouir. Jouir!

C'est ce fichu printemps qui sans doute me perturbe, la montée de sève, la peur de vieillir, de mourir avant que d'avoir accompli, que sais-je? Ou alors c'est dans ma composition intime, ce besoin est mon carburant, ce récurent besoin me rend infatiguable, me donne l'énergie pour aller de l'avant, pour construire, imaginer, m'offrir à la vie en permanence, ne pas m'arrêter sur mes acquis, toujours me remettre à l'ouvrage, me ré-inventer, explorer. Je n'ai pas à avoir honte d'être insatisfaite, je n'ai pas à me tourmenter de vouloir encore plus, de vouloir davantage ressentir, de vouloir davantage exprimer, de vouloir davantage encore aimer et l'être. Ah, être aimée, tout partout, toute entière, adorée.

Est-ce normal de vouoir vivre intensément? Je ris dans mes moustaches de cette question stupide. Normal? Qu'est-ce que nourmal veut dire? Si tu le vis, bougresse, c'est que c'est normal. Quand vas-tu accepter d'être ce que tu es sans détour, quand vas-tu comprendre que tu n'as pas d'autres choix que de vivre ce que tu as à vivre, que tu ne peux pas influer sur ce que tu ressens, que tu ne peux qu'en prendre acte, en prendre conscience et au mieux en faire de l'or, au pire en rester au plomb. Que ta vie est ta vie, que tu en es l'actrice, la scénariste, la metteur en scéne!

Demain, je retourne à l'hôpital sur le billard me faire enlever les quatres broches qui endolorissent mon poignet droit depuis plus de sept semaines, j'ai hâte d'être libérée et de récupérer sereine ma main gonflée comme une outre pleine. L'expérimentation d'en perdre l'usage a été source de colères, d'angoisses mais d'étonnements aussi. J'ai découvert qu'une main gauche n'est pas aussi gauche qu'on le dit, j'ai été surprise par le flot d'empathie que j'ai pu recevoir, j'ai testé ma capacité à m'adapter, à lâcher prise, à inventer d'autres façons de faire, à m'ouvrir. Rien ne remplace l'empirisme. Penser aimer, c'est bon. Aimer c'est encore meilleur. Penser créer, c'est bon. Créer, un degré au-dessus. Penser écrire c'est bon. Ecrire c'est jouissif. Penser jouir c'est bon, mais jouir. Ah jouir! 

Pas à tergiverser, le printemps est vraiment là. Il n'a plus qu'à s'installer. Je t'aime, tu sais.

 

18/03/2012

je n'ai eu besoin de personne pour m'aider à voir l'amour

 

13/03/2012

black blue

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Voilà, je retraverse une noire période de découragement et de fatigue, je n'arrive plus à voir que le verre à moitié vide. Pourtant je suis aimée, je suis entourée, j'ai devant moi des projets, mais ça me submerge, ça me prend comme une nuit quand on rêvasse trop au bord de la rivière. Cette main en moins me tracasse et me fait souffrir et puis je crois que j'aspire tellement à plus d'harmonie et de temps qu'alors le blues l'emporte au-delà de tout raisonnement. C'est stupide, stérile sans doute mais bien là, on est pas surhumain non plus. Vais aller me coucher avec mon état d'âme en boulet en espérant passer une nuit moins dark que mes idées et mon état d'être. C'est si bête. Il y aurait tellement de bonnes raisons pour ne pas aller bien, et là, sans en avoir tellement je dépose les armes et je sombre comme pour rire dans ces puits sans fonds ni fondements. Etrange qu'il faillle goûter à nos propres ténébres pour de nouveau avoir accès à sa lumière. J'aspire au printemps...

 

03/03/2012

va bene

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- Photo Laurence Guez -

 

 

 

Seul, on est toujours tellement seul face à soi-même, face aux décisions qu'on se doit de prendre, face à l'avenir incertain, nébuleux pas dessiné parce qu'il compte sur nous. Créer, oeuver, écrire, amalgamer, faire naître, accoucher, surprendre. J'apprends à la vitesse de l'atome que j'ai encore tant à comprendre. Pourtant j'ai besoin depuis peu de vivre de certitudes. Grave. C'est pas inscrit dans ma carte du monde. Jusqu'alors je vivais d'envies, d'idéaux, de soupirs cosmiques...

J'ai changé. Suis seule, comme tout à chacun, mais bien accompagnée. J'ai pas peur du bonheur. Il est à ma portée. A moi de jouer. On peut passer sa vie à pleurer, sur son sort en priorité et puis sur celui des autres...

Non, faut pas pleurer, pas seulement, faut y aller. Faut se battre pour ce en quoi on croit, vrai. Faut dire sa rage de vivre, faut l'exprimer, juste être là à l'oser, la revendiquer. Aimer être au monde. Aimer. Aimer. Aimer. Et puis accepter d'être comme on est. S'aimer. Se reconnaître. S'offrir. Recevoir. Donner. Donner... Et accepter de recevoir. Savoir être aimé. Se le permettre. Se l'attribuer. Exister.

 

 

19/02/2012

birth day

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- Blue par Laurence G. -

 

Du vilain petit canard que j'ai longtemos pensé être, je ne suis pas encore devenu cygne, mais suis sur le chemin. La maturité a du bon, elle procure une sorte d'assurance qui permet de voir venir avec plus de patience et d'indulgence les choses. Il y a maintenant quarante sept ans que je suis venue au monde, ma naissance fut douloureuse, mon enfance improbable, ma vie teintée d'un parcours fulgurant d'amour continue à me donner des ailes. Je me nourris de cette créativité devenue mon cheval de bataille après avoir été longtemps un moyen de survivre. Créer, espérer, façonner, travailler, respirer, aimer toujours et encore, écrire... Dans ma boîte aux lettres, hier, il y avait un courrier tout spécial, j'ai tout de suite reconnu l'écriture de ma mère, je ne l'ai pas oubliée même si elle se fait extrêmement rare depuis quelques années. J'ai attendu avant de déchirer l'enveloppe, j'oscillais entre un certain bonheur à penser qu'elle avait pensé au 19 Février et une sorte de rejet impulsif, la vieille blessure toujours agissante, le vieux réflexe de mise à distance, la peur d'être à nouveau déçue ou manipulée. J'ai fini par ouvrir la missive. Une double carte en noir et blanc photo d'une paire de mains plongée dans des pétales sortant en creux un coeur renfermait un mot succint de ma mère allant au plus simple avec un bon anniversaire, suivi de près par un mot de mon père me disant juste que les années passent, elles passent, en effet. Y logeait aussi au creux de la pliure un incroyable rescapé petit cahier bleu passé datant de Septembre 1968, un petit cahier bleu avec mes tous premiers exercices d'écriture, mon coeur s'est soulevé. Des lignes de bâtons, de ronds, de boucles comme celles que je m'impose de la main gauche depuis plus de huit jours, avec une seule annotation à la dixième page juste au milieu de l'ouvrage: "Hélène s'applique, encouragez là!" Sacrée petit mère, déjà un sens trop développé du perfectionisme. Touchant ce petit cahier ainsi tombé du ciel alors que maman m'avait toujours dit avoir tout brûlé le jour où papa avait décrété d'un doigt accusateur et d'un "ouste" du regard que je ne faisais plus partie de la famille! Oui, papa, les années passent, c'est vrai.

Parfois on se sent renaître à soi-même, c'est comme des cycles, comme si on passait des étapes chimériques. Au fond, juste on se continue, on se bonifie, on se découvre. Ces fameux regains d'énergie, ces fameux moments de grâce agissent en oasis. On s'y abreuvent. La vie n'est pas un long fleuve tranquille. L'absence de l'usage de mon bras droit, plus spécifiquement de ma main droite et la peur débile et incontrôlable de jamais n'en retrouver l'usage me donne la mesure de le force mentale qui nous habite et me fait envisager de nouvelles perspectives sur notre capacité d'êtres humains à endurer et à contourner les obstacles, à sublimer. J'ai toujours su l'existence de cette qualité en chacun d'entre nous, cette force d'âme à notre portée. Là, j'en mesure l'importance et la vitalité comme jamais. Cette contrariété qui m'invite à prendre de la distance, me permet aussi de réfléchir à l'importance du corps et à la nécessité de le respecter davantage et de s'en occuper. Jeune on se pense invulnérable et à toute épreuve. Quand la carcasse s'enraye, on comprend qu'il faut ménager la bête et un peu plus se servir de sa tête pour donner à l'enveloppe les moyens de perdurer au moins le temps qu'il faut pour accomplir ce à quoi on se sent destiné. J'ai encore quelques cahiers d'écolier à noircir de signes, j'ai encore à m'appliquer et à être encouragée. Vivement que je récupère la main vive pour oeuvrer: birth day.

 

 

13/02/2012

colère, rage, impuissance

 

Quand trop, c'est trop! Quand le sort s'acharne! Quand une tuile en cache une autre, une bonne colère contre le destin fait du bien! Qu'ai-je donc fait au bon Dieu pour mériter ça? Meeerde! Hé,hé, ma mère me disait plus jeune que c'était une manière pour lui de nous mettre à l'épreuve! Et bien, c'est réussi! Merci Seigneur! Cette saleté de gel, non content de m'avoir pris un bras pour quelques semaines - l'infirmière m'a fait rire ce matin, elle disait qu'il n'y a que les gamins qui se cassent le poignet à l'envers, comme ça m'est arrivé, ça leurs arrivent surtout en sautant d'arbre en arbre - voilà qu'il provoque un dégât des eaux dans la boutique qui vient d'être finie mettant à mal le parquet tout neuf! Sigh! Fuck! J'ai beau me dire que j'aurais pu me briser une vertèbre, genre, et que le feu aurait pu détruire mon outil de travail, c'est d'abord la colère qui est venue la première, une colère rageuse d'impuissance! 

C'est rare qu'elle pointe son nez chez moi mais quand elle est là, je rugis comme un vieux fauve blessé qu'on oublie dans sa cage! Fuck et re-meeerde! Fichtre! Mon lacher-prise est mis à mal! Merci le cadeau de St Valentin! Ras le bol, ras la casquette, marre de chez marre d'avoir des couilles à la place des ovaires! Voudrais être une fragile petite chose d'un coup, quelqu'un qu'on sur-protège, qu'on dorlote, à qui on ne dit pas les choses telles qu'elles sont de peur de la blesser, de lui faire du mal... La colère ça rend bête, je dis n'importe quoi, je supporterais même pas ça une demi-seconde! Il n'y a pas mort d'homme, c'est que de la matière, on va réparer tout ça et puis on va oublier, la nature humaine est bien faite à ce qu'il parait!

Fuck! Hé,hé, ça soulage de l'écrire et de le crier à tue-tête au fond de sa salle de bains! Fuck, Fuck et re-re fuck! Vulgaire mais efficace! Maaaaaaaaaaaarre!!! Marre, marre! Bon, bon, bon, je me calme, je souffle un grand coup, je positive! Mon bras est devenu schtroumpf, les bleus finissent par sortir, z'ont mis le temps! J'ai épongé mon sol du bras gauche qui va bientôt ressembler à celui de Popeye, sans le tatouage et une fois de plus la crise passée, je relativise! De quelle matière faut-il donc être pour faire face au pire du pire? Je me pose la question et je souris, je n'ai pas la réponse. On s'apprend empiriquement, on se découvre dans le temps et on s'étonne de pouvoir traverser le pire comme le meilleur, l'un en espérant ne plus le croiser sur son chemin et l'autre en ayant peur de le perdre. Tout va s'arranger, voilà le re-doux qui revient! Misère!

 

 

08/02/2012

holiday on ice

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Toutes ces histoires de glace et de glisse m'ont replongée dans un souvenir lointain et diffus. Maman ne m'emmenait jamais au spectacle, pas de théâtre, pas de cinéma, pas d'Olympia! Je n'ai vu avec elle que Marie-Paule Belle qu'elle adorait en concert et les petits chanteurs à la croix de bois qu'elle appréciait plus encore. Pourtant, une année pas comme les autres et de connivence avec son père, elle nous emmena tous, mon frère, ma soeur, mon père, le sien, ma grand-mère et moi nous régaler du spectacle d'Holiday on Ice. Je partageais avec elle volontiers son intérêt pour le patinage artistique qu'on regardait à la télé et celui de la danse que je pratiquais depuis mon plus jeune âge. J'avais oublié ce spectacle, il m'est revenu cette nuit avec le même éblouissement que celui de mes douze ans! J'avais été transportée par les lumières, les décors, la musique et les prouesses des uns et des autres. Je m'étais juré en sortant de là de faire du music-hall!  L'avenir en décida autrement! N'empêche que cette soudaine madeleine gelée m'a mis du baume au coeur. J'ai donc en moi presque accessible des souvenirs réjouissants et constructifs au sein de ma famille! Fallait-il qur je tombe pour qu'ils refassent surface? J'ai été surprise, je dois bien le dire juste après ma chute dans la rue. La première personne qui m'est apparue et que j'ai appelé en mon for intérieur entre deux sanglots, c'était... ma maman!